Skyjo
Il est certain que je serai passé complètement à côté de Skyjo sans les déclarations d'amour inconditionnelles et immodérées de Simon (l'un des youtubeurs / vendeurs de l'excellente chaîne du Passe Temps) depuis des mois.
La boite est laide comme le trou de balle d'un cheval (si vous avez déjà regardé). Les cartes ont un design kitsch à souhait. Et la mécanique de jeu semble tout droit sorti d'une boîte de 200 jeux de société de notre enfance (vous savez, les grosses mallettes avec les dames, les petits-chevaux et 198 autres jeux ouzbeks quasi-inconnus...).
Non franchement, tout est fait pour ne pas vous donner envie de le tester, surtout quand on le compare aux milles autres sorties de l'année.
Mais après quelques parties, je peux vous certifier que finalement mes aprioris étaient infondés, et que vous auriez fort tord de ne pas vous laissez tenter !
La course aux faibles
Skyjo, c'est des règles qui tiennent sur deux mini-pages (véridique). Tous les joueurs débutent une manche avec une grille personnelle de 3 x 4 cartes tirées aléatoirement et placées face cachée. A son tour de jeu, chaque joueur peut soit tirer une carte depuis la pioche commune, soit récupérer la dernière carte défaussée (qui est visible de tous).
S'il prend la carte de la défausse, il est obligé de l'échanger avec l'une de ses cartes personnelles (qu'elle soit visible ou cachée). Si par contre il décide de piocher et de révéler cette carte, il a le choix de l'échanger avec l'une des des cartes personnelles ou la défausser, au quel cas il est obligé de révéler l'une de ses cartes encore secrètes.
Le but avoué de chacun, c'est d'avoir le total de points le plus faible quand un joueur dépassera la limite des 100 points (une partie complète dure en moyenne de 3 à 6 manches selon votre niveau). On passe donc son temps à optimiser tout ce qui est possible (quand on en sent qu'on est en verve), ou à contrario d'essayer de limiter la casse quand le Dieu des cartes a décidé d'aller boire l'apéro. Et ça marche, vraiment. L'apprentissage est rapide, les manches sont rythmées, le plaisir est immédiat.
Skyjo est un jeu où on souvent le nez dans notre zone de jeu. Mais il faut toutefois bien surveiller le jeu du joueur suivant, au risque de le favoriser malgré nous. Les situations cocasses s’enchaînent, il n'y a pas une partie où les rires ne fusent pas.
Un « vrai » jeu de cartes
Alors oui, comme beaucoup de jeux de plis de notre enfance, Skyjo contient une grosse part de hasard et de chance. Si vous cherchez un jeu à l'allemande, où l'anticipation et l'analyse sont prédominants, vous pouvez passer votre chemin. Mais Skyjo laisse toujours l'impression d'avoir un certain contrôle, surtout qu'il est possible de faire disparaître une colonne de cartes complètes si les trois cartes ont la même valeur. Et qu'il y a une règle qui stipule que le premier à révéler toutes ses cartes lors d'une manche voit ses points doublés s'il ne fini pas avec le moins de points. A vous de voir si certaines prises de risques valent le coup... ou pas !
Donc au final, on se retrouve avec un jeu certes « simple », mais on s'amuse beaucoup, et on a toujours envie d'enchaîner quelques parties. Et autre point positif, on peut vraiment y jouer avec tout le monde, qu'il y ait des jeunes enfants ou des supporters du PSG (le jeu est extrêmement accessible).
Jeu facile à sortir et à jouer, super fun et adaptatif (parfaitement jouable de 2 à 8 joueurs), Skyjo peut facilement prétendre à devenir l'une des futures références des jeux de cartes de ce type !

