On dit souvent que c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes. Si je n'envie pas du tout la jeune génération qui se coltine des remakes de plus en plus insipides de nos films cultes des années 80/90, l'auteur Johannes Sich a par contre lui tout compris à cet adage vieux comme le monde.
MicroMacro : Crime City reprend tout ce qui a fait le succès de Où est Charlie. Vous savez, ce concept de livres-jeux où il faut retrouver un mec en pull rayé rouge dans des scènes bondées de personnes et de détails. Une
Premier gros changement ici, la recherche du jeune homme et ses sbires (Ouaf le chien, Blanchebarde, etc...) a été remplacé par un système de 16 enquêtes à difficulté croissante, qui grâce à des cartes à révéler au fur et à mesure des découvertes fait rebondir de scène en scène jusqu'à permettre de comprendre la situation de départ.
Ce système est juste génial et addictif, car il permet de dérouler une histoire progressivement tout en proposant des parties courtes (la plus grosse affaire comporte 12 cartes), tout en offrant la possibilité de se débloquer (en révélant la carte suivante) si on bloque un peu trop. A utilisé bien sûr avec parcimonie, le plaisir de ce genre de jeu est dans l'autosatisfaction de se sortir de tous les guêpiers ...
Le deuxième gros changement, MicroMacro : Crime City troque le support bouquin par une carte gigantesque en noir et blanc de 110 cm par 75 cm, qui plonge les joueurs dans une ville côtière beaucoup moins paisible que celles de nos côtes.
En plus d'être belle, incroyablement bien détaillée et favoriser une immersion de tous les instants, cette carte réussit le tour de force d'intégrer plusieurs temporalités dans un unique plan.
Une idée juste géniale, car si on prend pour exemple le cas d'une personne décédée sur la place publique, vous allez pouvoir remonter son trajet et ses différents points d'arrêt pour tenter de comprendre les causes de son trépas.
Difficile d'en dire davantage sur le jeu sans spoiler ni trop en révéler sur ses rouages mécaniques. Par contre, ce que je peux vous confirmer, c'est que MicroMacro : Crime City est l'un des meilleurs jeux pour jouer seul avec un enfant (voir deux maximum). Quel plaisir de chercher ensemble à résoudre les différents cas, aiguiller discrètement le plus jeune quand on veut qu'il trouve lui-même la solution (de temps en temps), et se sentir driver par un enfant qui a clairement de meilleurs yeux que nous (beaucoup plus souvent) !
MicroMacro : Crime City est un formidable outil pour générer des souvenirs en famille, et des histoires à débriefer le soir au lit avant de se coucher. Et ne comptez pas venir à bout du jeu trop rapidement : Si les enquêtes notés de 1 à 3 étoiles sont dans les cordes de beaucoup, il faudra davantage user ses yeux et son sens de déduction pour les niveaux supérieurs.
MicroMacro : Crime City est un modèle de gameplay, et s'il a eu l'As D'Or du jeu de l'année en 2021, ce n'est clairement pas usurpé. Il vaut indubitablement toute votre attention si vous recherchez un jeu collaboratif proposant une expérience de jeu nouvelle, simple d'accès, que vous pourrez jouer avec votre descendance, un cercle familial restreint (sinon c'est un peu le "bazar", faut l'avouer), voir un ou deux amis (le jeu n'est pas sectaire).
Reste juste à faire attention à une chose : Si MicroMacro : Crime City met en avant un design et des personnages très enfantins, un certain nombre de cas tournent autour d'affaires plutôt matures (meurtre, accident, etc...), ce qui pourrait heurter des enfants sensibles. Le jeu est préconisé pour être joué à partir de 10 ans, cela me paraît justifié sauf si vos garnements matent du film d'horreur tous les matins au petit dej', ce qui permet de descendre facilement la limite à 7 ou 8 ans. Manque plus qu'une version un peu édulcorée, et l'éditeur Blackrock aura la recette parfaite pour amuser les plus petits en ce début de décennie bien particulière !