One Key
Libellud s'est fait depuis quelques années une spécialité des jeux d'interprétations d'images (Dixit, Mysterium, Shadows Amsterdam, ...). Il n'était donc pas étonnant de voir l'éditeur revenir en 2019 avec One Key, un jeu coopératif basé sur une mécanique similaire.
La clé du monde perdu
Et premier mauvais point, One Key est le jeu de la "gamme" qui bénéficie du thème que l'on pourrait définir comme le plus .,. improbable.
Lors de chaque partie, un meneur est désigné pour aider le reste de la tablée à découvrir une clé. Cette clé, c'est un en fait une carte image que le meneur a choisit secrètement au préalable (parmi 11 placées sur la table).
Le but pour les "chercheurs", c'est d'éliminer au fur et à mesure toutes les mauvaises cartes, jusqu'à en garder une seule. Et si c'est la bonne, c'est gagné !
Les règles sont limpides, il y a pas de doute la dessus. Mais je cherche toujours le rapport entre le concept du jeu, ses mécaniques et les illustrations dans leur globalité. Et surtout entre cette clé et une image conceptuelle... la clé de quoi ? Du carton illustré sur la boîte? Du plaisir de jouer ? Du c.l du panda ? C'est vraiment pas clair.
Après, est-ce que c'est grave ? Non, mais bon on repassera pour l'immersion. Et fort heureusement, le jeu a bien d'autres atouts dans sa manche.
Des parties enjouées
Et en premier lieu, la mécanique d'indice, "vachement" bien trouvée. Lors de chaque tour (sauf le premier qui est particulier), le meneur doit tirer trois cartes. Devant chacune, il doit placer face cachée un jeton indice indiquant sa similarité avec la clé (ressemble "pas du tout", "moyennement" ou "beaucoup "). Le truc rigolo, c'est que la tablée ne pourra révéler qu'un des jetons (sauf en utilisant le ticket joker). Un choix compliqué qui rend les parties encore plus tendues, passionnantes.
Et vous allez échouer, c'est une certitude... car One Key n'est pas évident, surtout si le meneur vous induit malgré lui en erreur. Mais vous y rejouerez volontiers pour prendre votre revanche. Le meneur devant préparer ses indices pour le prochain tour pendant que les joueurs éliminent des cartes, une partie est fluide, sans temps mort.
Avec comme petit plus non négligeable aussi, la mise à disposition d'une application gratuite, qui permet de valider les tours et de mettre l'ambiance avec une musique oppressante. L'application n'est pas vitale, surtout pour les allergiques à la technologie dans les jeux. Mais nous on a préféré avec, surtout qu'elle est très simple d'utilisation et plutôt jolie !
On peut d'ailleurs évoquer les illustrations qui ont vraiment de la gueule. Si on omet le souci de la thématisation, elles fourmillent de détails et servent vraiment le jeu. Un autre bon point qui donnent envie de découvrir les autres illustrations.
Après, reste la question fatidique : Est-ce que One Key est incontournable ? Est-ce qu'il est mieux que les Dixit et compagnie ? Objectivement, j'en suis pas certain, surtout qu'il est assez répétitif et qu'il manque un peu de renouvellement pour s'apprécier sur la durée. Car au delà du manque de cartes images (on fait vite le tour), je pense que des tours spéciaux inopinés, proposant des règles différentes temporaires, donneraient un souffle beaucoup plus épique aux parties. Un plus que l'appli aurait pu gérer facilement, d'ailleurs …
Mais à faible dose, One Key est calibré pour plaire à tout type de joueurs et à toute la famille, surtout que chaque partie est ultra rapide (20 minutes max) et propose un beau challenge coopératif. Un jeu de catégorie "emprunt ludothèque" idéal en somme !