Les Trésors de Cibola
Les Trésors de Cibola est un petit jeu familial d'enchères et de collection de cartes créé par Romaric Galonnier. C'est Ankama, un studio plus connu habituellement pour exploiter ses grosses licences Dofus et Krosmaster, qui a pris le pari d'éditer le jeu. Et ça se voit, au travers de la direction artistique "maison", reconnaissable entre mille, qui donne un véritable cachet à l'ensemble, boîte et materiel compris.
Les Trésors de Cibola plonge les joueurs dans la peau de véritables Indiana Jones des temps modernes. Votre mission, si vous l'acceptez, est d'aller explorer des temples et de récupérer les meilleurs trésors avant les autres, tout en évitant les objets maudits et les coups fourrés de vos adversaires. Certes le thème n'est pas fou, et s'avère être un peu plaqué sur les bords, mais il reste très correctement mis en scène, ce qui permet de se projeter dans une partie en ayant vraiment envie de devenir l'explorateur le plus riche de la tablée.
Côté jeu à proprement parlé, une partie dure huit tours. Tout commence par une enchère simultanée à poing fermé, qui offre au joueur ayant le plus misé de petits jetons explorateurs la priorité sur les cartes trésors révélées au début du tour (la deuxième enchère ayant le deuxième choix de trésor, et ainsi de suite...). Un système que je trouve beaucoup plus fluide, stressant et drôle que la classique sur-enchère, que j'ai pourtant encensé dans Lost Cities (#ironie).
Et si vous cherchez de la tension et du suspense, vous allez être servi avec Les Trésors de Cibola. Première chose intéressante, la valeur de chaque type de trésor n'est définit... qu'à la fin de la partie ! Au départ, chaque "symbole" a entre 3 ou 4 valeurs possibles. Dès qu'un joueur choisit une carte trésor avec un symbole rocher, il est autorisé à masquer avec un jeton éboulement la case du plateau commun de son choix. Une idée plutôt maline, qui créé un doute constant, et qui peut vraiment faire basculer une partie à n'importe quelle moment.
En plus de ça, certaines cartes intégrent un symbole qui permet d'acquérir une des cartes pouvoirs disponibles au centre de la table, et qui offre soit un effet immédiat, soit un bonus en fin de partie. Et si vous n'avez plus d'explorateurs pour miser, pas de problème : Une enchère poing vide permet de récupérer tous les jetons déjà misés depuis le début de la partie. Sauf si plusieurs joueurs ont eu la même idée en même temps, ce qui force le partage équitable des ressources, et devient beaucoup moins intéressant du coup !
Toutes ces mécaniques sont bien trouvées et font des Trésors de Cibola un jeu fun et familial très plaisant. N'espérez par contre pas avoir le contrôle de grand chose dans une partie, à moins de ne jouer qu'à deux (le jeu tourne d'ailleurs bien dans cette configuration, un gros plus dans un genre souvent fait pour le nombre).
Seul défaut frustrant, le jeu souffre un peu du phénomène de "Quiche" maker. Un joueur qui parie comme un pied obtiendra souvent le jeton priorité en début de tour, ce qui lui offre l'avantage ou le donne au joueur le plus à sa gauche en cas d'égalités d'enchères. Je vous raconte pas le nombre de tours à sur-enchérir pour tenter de contrer ce désavantage si, comme moi, vous êtes mal placé et que vous vous trouvez à sa droite directe !
J'aurais aimé aussi un peu plus d'intégration d'objets magiques, pour rendre les parties encore plus folles. Car les six cartes de départ par partie sortent vite, et on perd ensuite une grande chance de remonter au score si par mésaventure on a connu un départ laborieux. Mais là ce n'est que par goût personnel, Les Trésors de Cibola tourne bien comme il est, et en plus il n'est vraiment pas cher pour ce qu'il contient dans la boîte.
